Dieppe bombardé - 1694, fonds médiathèque Jean-Renoir
Un long moment studieux consacré, pour le service "Unesco - Ville d'art et d'histoire", à la préparation de la journée de conférences du 12 septembre ayant pour sujet la psychanalyse urbaine, avec un sous-titre qui peut être considéré comme un cycle vital : traumatisme, reconstruction, réappropriation. Si cette approche paraît originale en France, une psychanalyste new-yorkaise me signalait encore récemment que la chose était d'une banalité à pleurer dans sa ville, où tout projet sérieux doit s'accompagner d'une interprétation psychanalytique. Cependant, nous sommes en France, très exactement de l'autre côté de l'Atlantique, au Havre ! Ici, pour marquer les 70 ans des bombardements, l'Université organise un colloque sur les bombardements en eux-mêmes (Cirtai), cherchant à établir le pourquoi du comment. Il s'agit d'un travail nécessaire mais on a le droit de le trouver excessivement premier degré ; un esprit fin pouvant y voir la marque d'un traumatisme non-encore assumé. On cherche une explication, une justification. Elargissons donc le sujet en lisant Thomas Hippler, Le gouvernement du ciel. Histoire globale des bombardements aériens (Les Prairies ordinaires, 2014) où l'on découvrira qu'il n'y a jamais une raison mécanique. Tutto è cosa mentale. Pour passer au pourquoi du pourquoi, afin de surpasser le vide et de réinvestir le lieu dans son présent (vivant au Havre et non ailleurs), voici le programme complet de notre journée : soyons nombreux !
Journée de
conférences (entrée libre)
organisée par le service Unesco - Ville d’art et
d’histoire
Vendredi 12 septembre 2014, de 8h45 à 17h15
MuMa - musée
d’art moderne André Malraux, 2 bd Clémenceau, Le Havre
Le centre-ville reconstruit du Havre a été inscrit au
Patrimoine mondial par l’Unesco en juillet 2005. La Ville et ses institutions
ont désormais le devoir de transmettre cet héritage culturel aux jeunes
générations ainsi qu’aux visiteurs ; cette transmission est cependant
complexifiée par la relation psychologique particulière qui s’est établie entre
les habitants et la reconstruction avec, en arrière-plan, les bombardements de
septembre 1944. La dimension traumatique
de cet évènement ne doit pas être sous-considérée car, si la valorisation du
Havre apparait aujourd’hui comme une réussite dans sa dimension touristique, sa
réappropriation par les habitants reste ambigüe et problématique.
Utilisant des approches historiques et psychanalytiques,
mêlant les études de cas individuels aux analyses sociales et urbaines, la
Journée de
conférence du 12 septembre 2014 inscrit la situation du Havre aux côtés
d’autres villes dont le patrimoine architectural est également reconnu tout en
s’établissant sur une table rase : Dieppe au XVIIIème siècle, Reims au
début du XXème siècle, ainsi que de nombreuses villes bombardées pendant la Seconde Guerre
mondiale en France (Lorient, Brest, Saint-Lô, Caen) et en Allemagne (Hanovre, Würzburg).
Dans ces différentes villes, l’héritage architectural se
fonde sur un évènement traumatique provoqué par une destruction rapide et
massive : victimes humaines, pertes de bâtiments, disparitions des sites
où s’inscrivaient des souvenirs personnels et collectifs… Ces épisodes violents
sont des « effacements » dont les traces matérielles se réduisent à
leurs « remplacements » par des reconstructions planifiées. Si la
reconstruction n’est donc pas le traumatisme en soi, elle en est l’évocation la
plus directe et son interprétation découle de cette relation originelle.
D’autre part, bien que les reconstructions étudiées se placent sur des
distances temporelles différentes (allant de cinquante ans à trois siècles),
des convergences s’observent sur très long terme : elles apparaissent le plus
souvent niées ou dénigrées, formant une trame invisible autour des édifices
ayant résisté aux destructions ; ces derniers atteignant seuls un relatif
mérite historique et esthétique. Aux côtés de cette hypermnésie ciblée sur les ruines
et les destructions, le trauma s’inscrit dans une dérive culturelle et collective,
traversant les générations pour finalement faire tradition…
Cette journée de
conférence a pour premier objectif d’analyser les images produites par les
villes reconstruites au sein d’une table-ronde réunissant des acteurs de la
valorisation patrimoniale. Les constats seront ensuite étudiés dans différents
champs disciplinaires, avec six conférences allant de l’analyse à la
psychanalyse, du diagnostic à une possible « thérapie ».
Résumé des interventions
8h45-9h00 : Accueil des participants
9h00-9h15 : Ouverture de la journée
Sandrine Dunoyer, adjointe au Maire du Havre,
chargée de la Culture
9h15-10h30 : TABLE RONDE
09h15-09h30 – Lorient - un patrimoine en
(re)construction
Nathalie Defrade (directrice du patrimoine,
Lorient)
Lorient naît à la fin du XVIIème siècle de l’implantation du
chantier naval de la compagnie des Indes orientales. Au XIXème siècle, les installations
portuaires de la compagnie deviennent arsenal de la marine : les cuirassés
à vapeur succèdent aux grands voiliers dans les cales de construction. La
vitalité du port de guerre à la veille de la Seconde Guerre mondiale attire
les autorités allemandes : en 1940, Lorient est choisie pour accueillir la
principale base de sous-marins de la façade atlantique. Les conséquences sont
dramatiques pour la ville. Début 1943, au cours de huit bombardements alliés,
le centre-ville est entièrement détruit. Des quartiers périphériques subsistent
entre 40 et 60% des édifices. Le visage architectural du cœur de Lorient est
donc celui de la reconstruction des années 1950. Confrontée au regard de ses
voisines chargées d’histoire, Lorient, entre complexe d’infériorité et élan de
bravoure, a longtemps cultivé l’idée d’une ville sans patrimoine : une
ville « moche » mais dynamique et agréable. Au point de méconnaître
et de sous-estimer la qualité des éléments patrimoniaux préservés par la
guerre. Il pourrait sembler naturel pour une ville traumatisée par une
destruction aussi radicale de souhaiter préserver et valoriser les édifices
rescapés. Il n’en est rien, même si le regard des habitants évolue doucement.
Peut-être parce que dans l’imaginaire collectif, il ne reste rien de la « ville
absente ».
09h30-09h45 – Le Havre - le guide touristique et le
centre reconstruit
Pierre Gencey (guide-conférencier, Le Havre)
S’appuyant sur les statistiques et les souvenirs de
multiples échanges avec les visiteurs, cette conférence résume plus de dix ans
d’action « sur le terrain » comme guide touristique dans le centre
reconstruit. Quelle réception pour une reconstruction qui, dès son achèvement, semble
donner aux Havrais le sentiment que la ville architecturale ne leur appartient
pas, que la vraie ville flotterait hors de son corps, reléguée dans les clichés
des cartes postales anciennes ? Incompréhension, rejet, stupéfaction, accusation,
regret, impression de vide, culte des traces, quête d’une origine autre, dispersion
des identités dans les quartiers, que répondre à cet orphelin qui refuse sa
famille d’adoption, préférant se consoler devant un vieil album
photographique ? Tous ces sentiments s’imposent et ne sont pas sans
évoquer des symptômes post-traumatiques.
Aujourd’hui, malgré l’inscription du Havre au patrimoine
mondial, l’appropriation de la reconstruction est fragile. L’adhésion est
instable, plusieurs indicateurs quantitatifs montrant qu’elle reste
superficielle : prédominance du public touristique dans les actions de
sensibilisation, manque d’investissement dans les activités pédagogiques, faible
implication des associations et institutions, carence de participation des habitants
dans la recherche et la défense de ce patrimoine, etc. Cette distance relative devient
d’autant plus flagrante qu’elle entre désormais en contradiction avec un intérêt
venu du tourisme et des médias.
09h45-10h00 – Reims – un patrimoine en mal de
reconnaissance
Cécile Verdoni (animatrice de l’architecture et du
patrimoine, Reims)
Septembre 1914, après une avancée rapide, les troupes
allemandes se replient. Au niveau de Reims, elles occupent les forts Séré de
Rivières. Le front se stabilise aux portes de la ville, il n'en bougera plus.
Le 19 septembre, la cathédrale, visée par des obus incendiaires, s'embrase, le
martyre de Reims est né. Durant les quatre années du conflit, la ville connaît
1 500 jours de bombardements. Le taux de destruction est estimé entre 80 et
90%. Un ambitieux plan d'urbanisme est dessiné par l'architecte américain John
B. Ford. Entre 1920 et 1930, 6 000 permis de construire sont accordés. Les
quelques 600 architectes qui œuvrent, proposent une variété de styles
architecturaux de l'historicisme à l'art déco en passant par le régionalisme.
Très peu de constructions optent pour la modernité. Aujourd'hui, Reims dénombre
180 000 habitants, 12e ville de France, possède quatre monuments inscrits sur
la Liste du patrimoine mondial de l'humanité, aucun outil patrimonial n'existe
en dehors de monuments historiques. Déni patrimonial?
10h00-10h30 – Dieppe – Ville classique, ville
invisible
Florence Levasseur (guide-conférencière, Dieppe)
Bombardée le 22 juillet 1694, la ville de Dieppe est quasi
intégralement détruite. Sa reconstruction s’étend de 1696 à 1720. Les travaux
se conforment au Plan corrigé des rues de Dieppe établi par Vauban, et aux
directives architecturales prescrites par l’ingénieur du roi Antoine de
Ventabren. Chroniqueurs et historiens ne font pas mention des travaux de
reconstruction ni de l’aspect classique de la ville nouvelle. Les voyageurs du
XIXe siècle qui ont laissé des témoignages écrits ne s’intéressent qu’à ses
rares vestiges médiévaux et monumentaux, jugés pittoresques. La conjonction de
raisons culturelles et de situations particulières fait que beaucoup d’habitations
dieppoises sont délabrées au XXe siècle. Il faudra attendre la volonté
politique des années 1980 et le classement de la ville en ZPPAUP pour que cet
ensemble architectural hérité du XVIIIe siècle trouve la faveur du public. Dans
ce contexte, la question de l’appropriation des lieux par ceux qui les habitent
reste néanmoins ouverte.
PAUSE
10h45-11h30 – Brest – retour du refoulé et
catharsis
Daniel Le Couedic (Institut de Géoarchitecture,
université de Bretagne Occidentale)
Au cours des année 1970, le désenchantement, puis le
désamour entre les Brestois et leur ville ne cessa de croître, ce qui conduisit
à diverses entreprises de recherche et de communication conclues en 1983 par un
colloque international où fut théorisé "le déficit symbolique" dont
auraient souffert les villes reconstruites. Brest entendit dès lors combler ce
manque. L'opération la plus originale et la plus polémique mit à contribution
des artistes, considérés comme médiums qualifiés pour offrir un réconfort sans
passer par le filtre de "la raison raisonnante", à qui l'on confia le
remaniement de quelques lieux stratégiques de la ville. A la reconstruction
architecturale, jugée responsable de bien des maux réels ou psychosomatiques,
on opposait ainsi une "reconstruction mentale", capable, pensait-on,
d'apporter un supplément d'âme et de conduire à l'apaisement. Toutefois, le
moment décisif, qui produirait une véritable catharsis, intervint lorsqu'un
chantier, au centre de la ville, fit fortuitement apparaître des reliefs
préservés de l'ancienne ville, dont on décida du maintien et de la mise en
scène. Pour la première fois, Brest, qui avait refoulé sa destruction,
notamment parce qu'elle avait été le fait d'alliés, convia la ville morte au
festin des vivants.
La communication relatera les étapes du processus mis en
branle en 1978 pour remédier au rejet grandissant de la ville reconstruite,
puis exposera et évaluera rétroactivement les hypothèses qui justifièrent les
trois décennies d'opérations urbaines qui ont conduit à la situation apaisée
d'aujourd'hui.
11h30-12h15 – L’âme meurtrie des villes – un
sentiment d’étrangeté
Jean-Pierre Kamieniak (psychanalyste, maître de
conférence à l’Université de Rouen)
Si la désaffection dont est l’objet le patrimoine havrais
relève bien du bombardement allié de 1944, encore faut-il préciser qu’il s’agit
moins de son caractère traumatique, au sens strict, que de la perte qui en
résulte : une perte matérielle considérable certes, que Perret et ses
collègues ont su efficacement pallier, mais aussi et surtout une perte au plan
psychique, méconnue des différents acteurs celle-là, par laquelle le Havrais
s’est trouvé privé de cette matrice génératrice de son identité qu’est la
ville, dont l’âme s’est perdue et peine à renaître. Une privation encore dont
le ressentiment légitime qui en résulte, difficile à apaiser car interdit
d’expression, a pu trouver — par ce jeu de déplacements et de
substitutions dont la psyché est familière — à se focaliser sur les
réalisations de l’immédiat après-guerre et ses protagonistes.
Mots-clés : Ambivalence, Appropriation, Besoin,
Déshumanisation, Désir, Investissement, Perte, Traumatisme.
PAUSE
13h30-14h15 – Entre le martyr et la gloire, un
Havre en quête d’identité
Elisabeth Chauvin (responsable Unesco-Vah, Ville du
Havre)
Ville portuaire et
industrielle, Le Havre s’oriente historiquement vers l’extérieur et le modernisme,
en se montrant peu attentif à la valeur patrimoniale de son territoire
(Steiner, 2005). La destruction du centre-ville par les bombardements alliés en
septembre 1944 marque un retournement de situation en créant une sensibilité
vis-à-vis des ruines et du passé alors que le présent ‑ identifié par la
reconstruction ‑ semble rejeté. Un nouveau changement s’opère au début des
années 2000 quand une politique de valorisation est menée activement afin d’améliorer
l’image de la ville. Le Havre obtient l’inscription sur la Liste du Patrimoine
mondial. Malgré cela, les habitants conservent leurs distances et les experts
évoquent une « patrimonialisation sans appropriation » (Gravari-Barbas
et Renard, 2012). Si des causes simples sont régulièrement invoquées, elles ne
suffisent pas pour saisir la complexité des rapports intimes existant entre les
Havrais et leur ville. La grille d’analyse post-traumatique permet d’approcher
plus finement ce problème, d’échapper aux facilités pour comprendre la
nécessité de « travailler » sur la ville, son passé et ses traumas :
une condition-clef pour que les Havrais se réapproprient leur habitat et se
réconcilient avec leur patrimoine, leur identité et leur avenir.
14h15-15h00 – « Les âmes cassées » - comprendre
la problématique de la reconstruction : il était une foi… un long chemin,
des bombardements à la reconstruction
Thierry Sillard (historien de l’architecture)
Les moyens de destruction, mis en œuvre lors du débarquement
des forces alliés en 1944, ont été sans précédent dans l'histoire de
l'humanité. Ils ont permis de gagner la guerre, mais les bombardements se sont
abattus sur les populations civiles avec une violence inouïe. Le retentissement
de la victoire militaire a occulté la situation dramatique de toutes les
victimes civiles, en proie pourtant au plus grand dénuement, tant sur le plan
matériel que psychologique. Mais les ruines n'ont pu ensevelir ce fonds
d'humanité qui nous transcende et la vie va reprendre. Il a fallu d'abord un
courage indicible, puis une ténacité et enfin une énergie de tous les instants,
pour affronter ce combat de la survie et le mener à son terme. Aussi, afin de
mieux percevoir l'importance de cette aventure humaine hors normes, il est
indispensable de recenser, étape par étape, les incommensurables difficultés
qu’il a fallu surmonter depuis les bombardements jusqu'à la reconstruction des
cités nouvelles. Au final, en permettant à la vie de reprendre ses droits, aux
hommes de retrouver leur dignité, les victimes des bombardements ont gagné la
paix. Eux aussi doivent donc être élevés au rang des vainqueurs, eux aussi sont
des héros.
PAUSE
15h15-16h00 – Mémoires croisées des bombardements :
perspectives franco-allemandes
Corinne Bouillot (maître de conférence, Université
de Rouen),
Pierre Bergel (chercheur au CNRS, professeur à l’Université de Caen)
Étudiée à travers l'exemple des villes jumelées
Rouen-Hanovre et Caen-Würzburg, cette communication à deux voix explorera des
premières pistes de comparaison entre les formes qu'ont pris les constructions
mémorielles (monuments, commémorations, certains aspects des jumelages), depuis
la fin de la Seconde
guerre mondiale, dans un pays vaincu et dans un pays bombardé par ses propres
alliés. Elle posera la question d'une "européanisation" des mémoires
à différentes périodes.
Cette communication s’appuiera sur un travail effectué dans
les archives municipales des quatre villes. Elle discutera de la pertinence
d’une hypothèse souvent avancée à propos de la mémoire des bombardements et des
reconstructions : celle d’un déni ou d’une amnésie de la part des
populations résidant dans les villes concernées. De premiers sondages dans les
archives municipales des quatre villes étudiées semblent souligner, selon des
modalités évidemment diverses, que les traces mémorielles liées aux
bombardements, aux victimes civiles ou aux services de la défense passive sont
au contraire nombreuses, cela dès la décennie 1950. Ces thèmes sont en outre mobilisés
lors de la mise en place des jumelages franco-allemands dès la fin des années
cinquante ou au début des années soixante.
16h00-16h45 – Quelques paradoxes des traumas
psychiques. Quels enjeux et quelles thérapeutiques possibles ?
Yaelle Sibony-Malpertu (philosophe et
psychanalyste, psychologue clinicienne)
Les traumas psychiques pointent des moments que l’individu
ne sait comment penser, voire ne parvient pas à penser (F. Davoine et
J.M. Gaudillière, 2004). L’expérience traumatique laisse hagard, fige
psychiquement (J. Lewis Herman, 1992) dans une perte de repères
spatio-temporels. Il est d’ailleurs fréquent que plusieurs traumatismes
s’imbriquent les uns aux autres.
Qu’en est-il d’un trauma psychique qui se vit de manière
individuelle mais aussi collective, l’Histoire impactant les individus par
différents biais identitaires ? Nous verrons que la métaphore freudienne
de l’enquête, de la quête de traces signifiantes sera prépondérante dans le
travail thérapeutique autour du trauma psychique. Le psychanalyste tente de
trouver une prise au sein du paradoxe que pose la souffrance laissée par
quelque chose qui n’existe plus, qui a même disparu, mais dont l’inexistence
continue d’inscrire une omniprésence douloureuse, voire insupportable
(C. Caruth 1995, D. Laub, 1993). Comment s’amorce dès lors le travail de
deuil d’un passé auquel on ne sait comment accéder, ni quoi en faire, et dont
la trace traumatique se transmet d’une génération à l’autre (Gampel, 2003) ?
16h45-17h15 – Conclusion du modérateur
Kévin Crochemore (doctorant CIRTAI, Université du
Havre)
Présentation des conférenciers
Pierre BERGEL - Professeur de géographie sociale et urbaine à l’université de Caen Basse Normandie. Il est chercheur au sein l’unité de recherche Espaces et sociétés (UMR CNRS ESO 6590). Ses travaux portent sur le renouvellement urbain, les politiques publiques urbaines et sociales, les destructions et reconstructions de villes. Ses terrains de recherche concernent des villes françaises, allemandes et algériennes.
Corinne BOUILLOT – Maître de conférences en études germaniques à l’Université de Rouen et spécialiste d’histoire de l’Allemagne depuis 1945. Ses recherches récentes portent sur les mémoires et politiques mémorielles allemandes (RFA/RDA, Allemagne unifiée) et les représentations, en France et en Allemagne, des destructions et reconstructions. Elle a dirigé notamment un ouvrage collectif comparatiste sur la reconstruction en Normandie et en Basse-Saxe après la Seconde guerre mondiale (2013).
Elisabeth CHAUVIN - Architecte DPLG, membre du CRPS de Haute-Normandie, responsable du service Ville d’art et d’histoire - Unesco à la Ville du Havre. Elle travaille sur la valorisation patrimoniale et a réalisé deux sites muséographiques : l’Appartement témoin Perret et la Maison du patrimoine, dédiés à l’histoire de la reconstruction du centre-ville du Havre.
Kevin CROCHEMORE - Doctoranten histoire contemporaine à l’Université du Havre, IDEES-CIRTAI et en Sociologie politique, GRAID, Université Libre de Bruxelles. Il prépare une thèse portant sur le Syndicalisme international et régionalisation du monde : l’ITF dans l’évolution du monde maritime et portuaire européen, sous la direction de John Barzman.
Nathalie DEFRADE- Historienne de l’art et de muséologie à l’Ecole du Louvre, formation initiale spécialisée sur la civilisation arabo-musulmane. A travaillé au service des archives et du patrimoine de la ville de Pantin avec une première réflexion sur les reconstructions radicales d’après-guerres dans le cadre de la résorption de l’habitat vétuste dans la banlieue parisienne ; depuis 2006, animatrice de l’architecture et du patrimoine de la ville de Lorient.
Pierre GENCEY – Ingénieur de formation (ENSMP-IFP School), mène des activités de guidage au Havre depuis 2002, guide-conférencier agréé en 2005. Il est l’auteur de publications en histoire de l’art portant sur les aménagements intérieurs et le design mobilier mis en relation avec les styles de vie et l’architecture au XXème siècle, plus particulièrement dans la période de la Reconstruction.
Jean-Pierre KAMIENIAK – Psychanalyste, Maître de conférences émérite en psychologie clinique à l’université de Rouen, Membre de l’Association Internationale Interactions de la Psychanalyse.
Daniel LE COUËDIC -Architecte DPLG, Docteur d'Etat en histoire contemporaine ; Professeur des universités ; Ancien directeur de l'Institut de Géoarchitecture (Université de Bretagne Occidentale) et de son laboratoire de recherche (EA 2219) ; Ancien président de la section "Aménagement de l'espace, Urbanisme" du Conseil National des Universités.
Florence LEVASSEUR - Maîtrise des sciences du langage et de la communication ; DUT techniques de l'information et de la documentation. Elle a exercé les professions de documentaliste, bibliothécaire, enseignante de langue française et littérature en lycée, lycée professionnel et collège. Ecrivain conseil depuis octobre 2001, en qualité de travailleur indépendant, elle anime des ateliers d'écriture. Adhérente et administratrice du GREC, GRoupement des Écrivains Conseils. Elle est conférencière pour la ville et le musée de Dieppe, agréée depuis 2003.
Yaelle SIBONY-MALPERTU a fait des études de philosophie et de psychologie clinique. Elle travaille notamment en milieu hospitalier, auprès de patients souffrant de traumatismes psychiques. C’est ce qui l’a conduite à faire une thèse sur cette problématique à l’Université de Paris VII Denis- Diderot, au CRPMS, EAD 3522, sous la direction de Laurie Laufer et d’Alain Vanier. Elle traduit actuellement des articles de Dori LAUB, psychanalyste américain cofondateur, à Yale, des Archives Fortunoff, témoignages vidéos de l’Holocauste, et proposant des thèses innovantes concernant l’approche psychanalytique des traumas psychiques.
Thierry SILLARD. Né en 1956 à Saint Lô, Inspecteur Divisionnaire Hors Classe des Finances Publiques. Diplôme universitaire : maîtrise d'histoire. Thierry Sillard est né à Saint Lô, alors que la cité préfectorale de la Manche était en pleine reconstruction. Dans le cadre de travaux universitaires, il a soutenu en 2003 un mémoire intitulé « Le temps des nouveaux bâtisseurs, la reconstruction, histoire d'une politique : de sa conception à sa réalisation, l'exemple de Saint-Lô 1944-196 ». Dans ce mémoire, après avoir fait l'état des lieux, il analyse la réglementation mise en place, (ses objectifs, ses moyens) et son application sur le terrain, en prenant l'exemple de la ville de Saint Lô. L'étude repose sur le croisement des sources : les témoignages écrits et oraux des différents acteurs, l'analyse des deux lois relatives respectivement à la réparation des dommages de guerre et à la constitution des sociétés coopératives et des associations syndicales de reconstruction, le dépouillement des articles de presse de l'époque, l'étude des délibérations municipales et enfin des documents administratifs et comptables des associations syndicales de reconstruction.
Cécile VERDONI. Maîtrise d'histoire moderne Lyon II ; DESS actions artistiques, politiques culturelles et muséologie à Dijon ; Animateur de l'architecture et du patrimoine de Chambéry (2004- 2013); Animateur de l'architecture et du patrimoine de Reims depuis 2013.
Vidéo de l'ANPU ou un autre regard sur la psychanalyse urbaine